Il fallait s’y attendre, la traversée de Guate ne se fait pas sans difficultés. Les panneaux d’indication sont inexistants, le réseau routier est chaotique, trouver sa route relève de l'exploit. Nous nous adressons à deux policiers s’activant à gérer la circulation dissimulés derrière des masques tant l’air est irrespirable.
Ils s’appliquent, prennent leur temps pour nous indiquer le chemin mais c'est loin d'où nous sommes. Peu après on pense être dans la bonne direction mais on déchante très vite lorsque nous sommes sur le point de pénétrer dans une zone militaire. On s'informe à nouveau, mais ce n’est pas mieux, on ne s’en sort pas.
Nous apercevons au loin un groupe de policiers, des motards. On n'a pas le choix, on s'arrête une fois de plus.
La même question, le policier se perd dans ses explications, … dur dur, c’est loin dit-il ! Voyant qu’il est de bonne volonté, nous risquons le tout pour le tout, je lui suggère de nous accompagner! Il me regarde incrédule, surpris par ma demande ... quelques secondes après, c'est à mon tour d’être sur le cul quand il me répond qu'il va demander l'autorisation à son supérieur ... je m'attendais à tout sauf à cette réponse. Il reçoit le feu vert ... il lui reste à trouver un volontaire, il interroge l'un de ses collègues mais il doute, il craint que celui-ci s‘égare en route, finalement il décide de s'acquitter personnellement de cette mission très spéciale.
Nous voilà en route escorté par une patrouille de police, trois agents, deux devant pour ouvrir la route et le troisième derrière. Ils nous conduisent jusqu'à la sortie de la ville, sur la Panaméricaine. Voila dit-il, à partir d’ici vous ne pouvez plus vous tromper, c'est tout droit, au bout c’est le pacifique (à plus de 200 km). Il me fait signer son rapport de mission, l'intitulé est : « Mission humanitaire » :-)